Texte de Lucie Gougat et Jean-Louis Baille.
Livre : 48 pages, format 15 x 21 cm, couverture quadrichromie, dos carré.
ISBN N° 978-2-910805-27-2
Prix : 10 €. (Sortie le 21 juin 2022.)
Photos de couverture : Ernesto Timor.
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Fiche complète pour les professionnels
(libraires, bibliothécaires, critiques…)
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En résumé
L’interview d’un clown par un non-clown, qui interroge la place de la poésie aujourd’hui et sa capacité de résistance. Rencontre insolite et décalée entre deux mondes, où le dialogue se noue et se dénoue, se détourne et se retrouve, se prend les pieds dans le tapis des mots et des choses, du sens et du sensible, pour tisser la toile d’un improbable et chaotique voyage en duo à dos de poésie. On en sort un peu plus légers et joyeux, comme si notre regard sur le monde pouvait encore se déplacer.
Une forme inclassable entre théâtre et interview, clown et non-clown, hyper-réalisme et poésie. Joseph Java l’interview (questions de poésie générale) a été créé par la Compagnie des Indiscrets au Théâtre le Dôme à Saumur en mai 2021.
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Presse (sur Java l’interview) Pour évoquer sans avoir l’air d’y toucher des questions qui se trouvent d’ordinaire dans des essais littéraires (de la facture du "Qu’est-ce que la littérature ?" de Jean-Paul Sartre), [l’écriture] emploie les chemins buissonniers de la fantaisie verbale. On songe parfois à un Beckett, mais épicurien et tendre, ouvert au chant des mots et du monde. (Laura Plas, Les Trois Coups, 2022) Faire rimer le nez à nez ! Attentif à la sonorité des mots, Joseph Java ne joue pas non plus avec ces messieurs à la manière d’un Sol. Jo s’arrête à la racine des choses en dialoguant simplement avec elles, sans chercher à dialectiser leurs branches : adulte redevenu bambin, « le clown, c’est l’enfance retrouvée à volonté » a presque dit Baudelaire… C’est le ventre plein et le nez s’il vous plaît peint en rouge qu’on sort de cet endroit pour vite vite vite se remettre à l’envers les pieds dans le plat. (Célia Jaillet, Le bruit du off, 2022) (sur d'autres textes des mêmes auteurs créés au théâtre par la Cie des Indiscrets) La compagnie des Indiscrets offre une vision fine et renouvelée du monde. (Muriel Mingau, Le Populaire, 2019) De pirouette en pirouette, de verbe haut en interrogation percutante, les Indiscrets offrent au final la preuve par l’absurde des beautés du théâtre. (Christian Furling, La voix du Nord 2016) Les Indiscrets se jouent des genres, cassent les codes, inventent une nouvelle forme d’écriture dans laquelle résonne l’esprit burlesque du clown. (Le théâtre côté cœur, 2014) Un spectacle théâtral non identifié, créatif, surprenant, à fois loufoque, tendre et émouvant. (Le bruit du off, 2014) Un objet théâtral en trompe-l’œil, où l’on rit de bon cœur tout en sachant que l’on rit aussi un peu jaune. Jean-Louis Baille y atteint par moments un état de grâce dans la panique misanthropique de son clown qui hérisse les poils de plaisir, quand les mots défilent pour ne plus former qu’un ensemble inintelligible et pourtant si concret. Comme un autiste plongé dans le grand bain de la société, Java appréhende avec une terrible sincérité ce passage à l’acte, cette transfiguration qu’on lui impose. Tout à coup, la comédie clownesque se fait tragédie. (Victorien Robert, Les Trois Coups, 2010) Un bijou d’humour, d’intelligence et de drôlerie. (Myrtha Liberman, Politis, 2009) Éternel et magnifique écart absolu des clowns : qu’il sorte dans le monde ou, cloîtré chez lui, rêve qu’il sort, l’homme est fait comme un rat. A tout instant comme un funambule sur la corde raide, Jean-Louis Baille est drôle à en mou-rire et bouleversant. (Danièle Carraz, La Provence, 2009)
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Extrait
Georges Barbas : — Vous en pensez quoi ?
Joseph Java : — Ah faut penser ?
Barbas : — Il me semble…
Java : — On peut pas juste parler…
Barbas : — Disons qu’avant de parler, il faut bien penser un peu…
Java : — Ça peut pas v’nir comm’ ça ? Hop ?
Barbas : — Hop… ?
Java : — Hop. Paf.
Barbas : — Mais encore ?
Java : — Hop ! La poésie ! Paf !
La poésie… Hop ! Paf !
Barbas : — Et c’est quoi ce hop ?
Java : — C’est qu’ça sort. Hop ! Paf ! Poésie !
Barbas : — Attendez. Si je comprends bien, vous voulez dire que la poésie ça sort comme ça, ça surgit ou ça jaillit sans avoir à y penser ? Et ça sort d’où alors selon vous ?
Java : — D’où qu’ça sort ?!
Barbas : — Oui, ce serait intéressant de savoir…
Java : — … ?
Barbas : — De quelle profondeur ?
Java : — De quelle… profondeur ?
Barbas : — Des profondeurs de l’inconscient peut-être ?
Java : — De l’inconscient peut-être ?
Barbas : — Celle de la nuit de l’esprit ?
Java : — De la nuit de l’esprit ?
Barbas : — De nos ténèbres intérieures ?
Java : — Les ténèbres ?!
Barbas : — Ou alors du fond de nos tripes, de nos entrailles ?
Java : — Arrêtez vous m’faites peur !
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Après une formation dans l’art du cirque, Lucie Gougat rencontre, à l’école de théâtre de Jacques Lecoq, Jean-Louis Baille qui vient de terminer une maîtrise de Lettres Modernes. À leur sortie en 1994, c’est le désir de créer leurs propres spectacles qui les pousse à fonder la Compagnie des Indiscrets. Ils vont très vite expérimenter une forme personnelle d’écriture à quatre mains, dans un va-et-vient permanent entre le travail à la table et le plateau. Accordant une place importante à la matérialité et la musicalité des mots et de la langue, ils pratiquent une écriture du pas-à-pas, éloignée de toute psychologie, faite de rebonds, échos et ricochets, qui cherche à donner la sensation que le texte s’improvise dans le présent de la représentation. Ils considèrent que parler du monde nécessite de commencer par parler depuis le monde, c’est-à-dire depuis notre rapport personnel au monde. D’abord tournés vers le burlesque, le clown et un théâtre plutôt visuel, ils se sont progressivement orientés vers un univers de en plus textuel et contemporain. Joseph Java l’interview réalise une synthèse entre ces deux approches.
La Compagnie des Indiscrets, fondée à Paris, se déplace à Limoges en 1998. Depuis 2002, elle alterne mises en scène de textes d’auteurs (Samuel Beckett, Romain Gary / Émile Ajar, Éric Chevillard…) et créations originales, dont Solomonde en 2009, Et après… en 2014, C’est pas parce qu’il y a un titre que ça change quelque chose en 2018. ▶ www.indiscrets.net
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